بالفرنسية: الدولة الهجينة بين سوريا والعراق


Le groupe jihadiste de l’Etat islamique (EI), qui a proclamé en juin un califat sur les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie, a créé sa première “wilaya” (province) à cheval entre les deux pays, a indiqué samedi une ONG.

“Ils ont fusionné les villes de Boukamal (en Syrie) et d’Al-Qaïm (en Irak), ainsi que les villages environnants en une ‘wilaya’ qu’ils ont baptisée ‘province d’Al-Furat’ (Euphrate)”, a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les villes de Boukamal (est syrien) et d’Al-Qaïm (ouest irakien) sont situées des deux côtés de la frontière et sont bordées par le fleuve de l’Euphrate. “Ils disent ainsi briser les frontières dessinées par Sykes-Picot”, a ajouté M. Abdel Rahmane en référence aux accords franco-britanniques sur le partage du Moyen-Orient à la fin de la Première guerre mondiale.

En Syrie comme en Irak, l’EI nomme les régions qu’il contrôle par ‘wilaya’, terme désignant une région administrative autonome à l’époque des califes. Mais c’est la première fois qu’il fusionne en une ‘wilaya’ deux villes de part et d’autre de la frontière irako-syrienne.

L’EI, accusé de nombreuses atrocités en Irak comme en Syrie, a proclamé fin juin un califat de la ville syrienne d’Alep (nord) à la province irakienne de Diyala (est), faisant fi des frontières, et désigné Abou Bakr Al-Baghdadi comme calife, soit le “chef des musulmans partout” dans le monde.
Le califat est un régime politique hérité du temps du prophète Mahomet, qui a disparu avec le démantèlement de l’Empire ottoman dans les années 1920.

Les Casques bleus fidjiens otages du Front Al-Nosra
Par ailleurs, le Front al-Nosra, la branche locale d’el-Qaëda, a revendiqué l’enlèvement d’une quarantaine de Casques bleus fidjiens retenus depuis jeudi sur le plateau du Golan, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Soixante-quinze autres Casques bleus philippins, bloqués en raison des combats, ont tous pu quitter leurs positions périlleuses et sont “sains et saufs”, selon leur gouvernement.

Dans une tribune dans le New York Times, le secrétaire d’Etat John Kerry, attendu dans la région après une réunion de l’Otan les 4 et 5 septembre, a appelé à une “réaction conjuguée conduite par les Etats-Unis et la plus large coalition de nations possible” contre l’EI. “Nous ne permettrons pas au cancer de l’EI de s’étendre à d’autres pays. Le monde peut affronter ce fléau, et au bout du compte le vaincre”, a-t-il assuré, en dénonçant les intentions “génocidaires” de l’EI.

Le président Barack Obama a reconnu jeudi que les Etats-Unis n’avaient “pas encore de stratégie” pour lutter contre ce groupe. Mais M. Kerry a souligné que M. Obama proposerait un plan d’action à une réunion de l’ONU en septembre.

Se déclarant prêtes à agir “contre les menaces terroristes” de l’EI, les monarchies du Golfe ont demandé “plus de détails” sur la “coalition” réclamée par Washington, après un avertissement du roi saoudien contre le danger de ces jihadistes. “Si on les néglige, je suis sûr qu’ils parviendront au bout d’un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique”.

En bientôt trois ans et demi, le conflit en Syrie, devenu de plus en plus complexe avec l’affaiblissement de la rébellion syrienne face à la montée en puissance de l’EI, a fait plus de 191 000 morts selon l’ONU et poussé quelque 9 millions d’habitants à fuir leurs foyers, près de 50% de la population.

L’orient le jour

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