Dans un entretien paru aujourd’hui dans le quotidien al-Akhbar, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a montré une facette peu connue de sa personnalité en répondant à une série de questions sur ses habitudes et ses penchants sportifs et culinaires, entre autres.
Connu comme un redoutable chef de guerre clandestin, le chef du parti chiite a ainsi révélé un secret: il est un mordu de football et a soutenu l’Argentine lors de la finale de la dernière Coupe du monde.
“J’aime le football et j’y jouais pour me changer les idées avec des amis avant et après avoir été coiffé” du turban des religieux chiites, confie-t-il à Al-Akhbar, quotidien proche du Hezbollah.
Hassan Nasrallah précise que dans le passé il soutenait “le plus souvent le Brésil et parfois l’Argentine, notamment à l’époque de (Diego) Maradona, car j’aimais bien son jeu”.
“Lors de la dernière Coupe du monde, tout le monde a dit que j’étais avec le Brésil mais en fait je n’étais avec personne. Au sein du Hezbollah, depuis longtemps les gens soutiennent généralement le Brésil, car ils aiment son style de jeu”, a-t-il ajouté. De nombreux Libanais ont affirmé que le Hezbollah soutenait le Brésil, car ses couleurs, jaune et vert, sont “des couleurs spéciales pour les chiites”, a-t-il relevé. Le vert est la couleur de l’Islam et le jaune celle du Hezbollah.
“Je n’ai pas pu suivre la dernière Coupe du monde à cause de la situation au Liban, en Syrie, à Gaza et en Irak”, a raconté le chef du Hezbollah, mais il a tout de même “regardé une partie de la finale”, “pour mon fils et pas pour le match lui-même”. “Et, comme mon fils était avec l’Allemagne, je voulais créer une ambiance de compétition et de suspense, et c’est pour cela que j’ai soutenu l’Argentine”, finalement battue 1 à 0 par l’Allemagne.
Facebook et al-Ghaliboun
Alors qu’on lui demande s’il passe du temps sur les réseaux sociaux, le secrétaire général du Hezbollah explique qu'”en raison de la situation sécuritaire, il doit rester loin de tout ce qui est en rapport avec les téléphones mobiles et Internet”. Ajoutant n’avoir aucun lien direct avec Facebook, Nasrallah précise néanmoins qu’il est “toujours au courant de toutes les sortes de discussions ou rumeurs qui circulent sur le réseau social, à travers des rapports” qui lui sont représentés.
Côté télé, le dignitaire religieux avoue regarder, “quand il a le temps”, des feuilletons tels que al-Taghriba al-Filastiniya, al-Nabi Youssef, al-Ghaliboun… Nasrallah précise qu’outre al-Manar (la chaîne de son parti), il suit al-Mayadeen, al-Arabiya et al-Jazeera.
Lire sur les takfiris
Entre deux feuilletons, Hassan Nasrallah lit. Fini, toutefois le temps des romans. Ces jours-ci, alors que les jihadistes de l’Etat islamique menacent la Syrie, l’Irak mais aussi le Liban, le leader chiite lit des ouvrages sur les takfiris. En 2006, précise-t-il, alors que le Liban était en guerre contre Israël, il privilégiait les biographies de grands généraux ou politiciens.
Sur le plan culinaire, Hassan Nasrallah mange aujourd’hui “ce qui est disponible”. “J’avais des plats préférés dans le passé, plus aujourd’hui”, assure-t-il. S’il avait un faible pour la mloukhiyé, la moujaddara et le poisson, le chef du Hezbollah indique qu’aujourd’hui il préfère manger “tout ce qui est facilement préparé, comme les soldats au front qui n’ont pas la possibilité de choisir leurs plats préférés”.
En matière de langue, Hassan Nasrallah reconnaît qu’il parlait “l’anglais dans le passé. Mais faute de pratique, je suis aujourd’hui capable de comprendre et je ne parle que rarement”. Il maitrise très bien, en revanche, le persan.
Enfin, dernier détail, le chef du Hezbollah n’a pas conduit de voiture depuis, au moins, 1986, et il ne vit pas dans un bunker. “Je ne vis pas sous terre”, affirme-t-il, assurant tout savoir de ce qui se passe dans la banlieue-sud, bastion du Hezbollah.
L’orient le jour